Paroles de chansons pour maisons de retraite


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L'hirondelle du faubourg


A l'hôpital c'est l'heure de la visite
L'médecin en chef passe devant les lits
L'numéro treize, qu'est-ce qu'elle a cette petite ?
C'est la blessée qu'on amena cette nuit
N'ayez pas peur, faut que je sonde vos blessures
Deux coups de couteau... près du cœur... y'a plus de sang.
Non, pas perdue... à votre âge on est dure
Seul'ment tout d'même faut prév'nir vos parents.
Mais la mourante alors a répondu:
Je suis toute seule depuis qu'maman n'est plus.

On m'appelle l'hirondelle du faubourg
Je ne suis qu'une pauvre fille d'amour
Née un jour d'la saison printanière
D'une petite ouvrière
Comme les autres j'aurais p't-être bien tourné
Si mon père au lieu d'm'abandonner
Avait su protéger de son aile
L'hirondelle.

L'docteur reprit : Vous portez une médaille
C'est un cadeau, sans doute, de votre amant ?
Non c'est l'souv'nir de l'homme, du rien qui vaille
De l'homme sans coeur qui trompa ma maman!
Laissez-moi lire: André, Marie-Thérèse
Mais j'la r'connais cette médaille en argent
Et cette date: Avril quatre-vingt-treize!
Laissez-moi seul, j'veux guérir cette enfant
Vous m'regardez tous avec de grands yeux
C'est mon devoir d'soigner les malheureux.

On l'appelle l'hirondelle du faubourg
Ce n'est qu'une pauvre fille d'amour
Née un jour d'la saison printanière
D'une petite ouvrière
Comme les autres elle aurait bien tourné
Si son père au lieu d'l'abandonner
Avait su protéger de son aile
L'hirondelle.

Numéro treize,toujours quarante de fièvre
Oui... ça n'va pas comme j'l'avais espéré
Je vois la vie s'échapper de ses lèvres
Et rien à faire, rien pour l'en empêcher!
J'suis un savant, j'en ai guéri des femmes
Mais c'est celle-là qu'j'aurais voulu sauver
La v'là qui passe... écoute, retiens ton âme
Je suis ton père ma fille bien-aimée
Je n'suis pas fou, je suis un malheureux
Vous mes élèves, écoutez, je le veux.

On l'app'lait l'hirondelle du faubourg
C'était une pauvre fille d'amour
Née un jour de la saison printanière
D'une petite ouvrière
Comme les autres elle aurait bien tourné
Si lâch'ment au lieu d'l'abandonner
J'avais su protéger de mon aile
L'hirondelle.





Georgette Plana   1959
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