Paroles de chansons pour maisons de retraite


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Padam


Cet air qui m'obsède jour et nuit
Cet air n'est pas né d'aujourd'hui
Il vient d'aussi loin que je viens
Traîné par cent mille musiciens
Un jour cet air me rendra folle
Cent fois j'ai voulu dire pourquoi
Mais il m'a coupé la parole
Il parle toujours avant moi
Et sa voix couvre ma voix

Padam...padam...padam...
Il arrive en courant derrière moi,
Padam...padam...padam...
Il me fait le coup du « souviens-toi »
Padam...padam...padam...
C'est un air qui me montre du doigt
Et je traîne après moi comme un’ drôle d'erreur
Cet air qui sait tout par cœur

Il dit : "Rappelle-toi tes amours,
Rappelle-toi puisque c'est ton tour
Y’ a pas d'raison pour que tu n'pleures pas
Avec tes souv’nirs sur les bras »
Et moi je revois ceux qui restent
Mes vingt ans font battre tambour,
Je vois s'entrebattre des gestes
Toute la comédie des amours
Sur cet air qui va toujours.

Padam...padam...padam...
Des "je t'aime" de quatorze-juillet
Padam...padam...padam...
Des "toujours" qu'on achète au rabais
Padam...padam...padam...
Des "veux-tu en voilà » par paquets,
Et tout ça pour tomber juste au coin d'la rue
Sur l'air qui m'a reconnue

Padam...padam...padam...
Écoutez le chahut qu'il me fait
Padam...padam...padam...
Comme si tout mon passé défilait
Padam...padam...padam...
Faut garder du chagrin pour après
J'en ai tout un solfège sur cet air qui bat
Qui bat comme un cœur de bois.





Edith Piaf   1951
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